Gestion Financière

Expert-comptable : de l’urgence de démystifier la facturation électronique auprès de vos clients

L’expert-comptable est en première ligne pour convaincre ses clients ou son entreprise des bénéfices de la facturation électronique.

En Belgique, à partir du 1er janvier 2026, l’e-facturation deviendra obligatoire pour toute facturation entre entreprises (B2B). Pourtant, nombreuses sont celles que ce changement laisse encore dubitatives. Une opportunité pour l’expert-comptable qui peut mettre à profit ce temps supplémentaire pour les informer et les sensibiliser aux avantages de l’e-facturation et pouvoir à terme leur proposer de nouveaux services.

L’urgence d’évangéliser à la facturation électronique

L’e-facture est dès à présent une obligation dans de nombreux cas, dans le cadre d’une facturation entre entreprises et pouvoirs publics. Un grand nombre de grandes entreprises et d’opérateurs commerciaux internationaux ont d’ores et déjà introduit la facturation électronique. Elle deviendra obligatoire en Belgique pour des transactions B2B à partir de 2026. Si cela peut paraître lointain, il est en réalité crucial d’anticiper ce changement, en particulier pour les experts-comptables, qui doivent au plus vite identifier les potentielles difficultés de leurs clients et mettre en place les jalons des nouvelles opportunités business qui leur sont offertes par la réforme.


En effet, les perceptions entre la profession, au fait des implications de l’évolution de la réforme, et leurs clients divergent fortement, si l’on en croit la 2e édition du Baromètre de la facturation électronique réalisé par OpinionWay pour l’Observatoire français de la profession comptable du CNOEC (Conseil national de l’ordre des experts-comptables) et mené en partenariat avec la European Computer Manufacturers Association. Or, quand il pleut à Paris, il bruine à Bruxelles.


Si la majorité des experts-comptables reconnaît des avantages en termes de traçabilité (pour 95% des sondés), de sécurisation des données (pour 82%) et de diminution du risque d’erreurs (78%) de la facturation électronique, ces atouts restent encore trop peu perceptibles pour les entreprises (avec respectivement 67%, 48% et 40%).


Celles-ci voient plutôt la réforme comme une source possible de dysfonctionnements techniques (76%), une charge de travail supplémentaire (55%), avec un coût élevé pour sa mise en place (55%), alors que les experts-comptables redoutent principalement la nécessaire évolution des compétences au sein de leur cabinet (81 %).

Expert-comptable : un rôle majeur de pédagogue

Ces écarts de perception entre les catégories de sondés soulignent le défi majeur qui se présente aux experts-comptables pour les mois à venir : celui d’informer et de sensibiliser les entreprises aux enjeux de la réforme et aux bénéfices qu’elles peuvent en retirer. L’expert-comptable, interlocuteur privilégié du dirigeant, a toute la légitimité requise pour jouer ce rôle pédagogique dans ce changement structurant. Le baromètre le confirme, les entreprises attendent des actions d’information, via des webinaires (36 %), de la communication interne (32 %) et de la formation (29 %). Elles sont par ailleurs 28 % à regretter le manque d’accompagnement sur les process, le défaut d’information et de conseil sur le choix des plateformes.


Pour faciliter les échanges et renforcer la relation clients, certaines solutions numériques de facturation électronique proposent des fonctionnalités de comptabilité collaborative. La saisie des écritures est partagée avec les clients de manière sécurisée et flexible grâce au Cloud. Ceux-ci peuvent ainsi accéder, quand ils le souhaitent, à leur dossier, sous le contrôle et le regard de leur expert. Le cabinet, quant à lui, réduit ses tâches de saisie et peut se libérer du temps pour proposer d’autres missions.

Expert-comptable : développer de nouvelles missions

Car là réside tout le challenge. Les cabinets doivent en effet profiter de ce changement réglementaire allant de pair avec la digitalisation croissante des entreprises pour développer de nouvelles prestations en lien avec la facture électronique. Une demande affirmée des entreprises sondées, qui déclarent d’ores et déjà être intéressées. Si l’on en croit le baromètre, 71 % d’entre elles attendent de nouvelles propositions de la part de leur expert-comptable, telles que la mise en place de tableaux de bord et l’analyse de données (45 %) ou encore la prise en charge de la facturation (41 %). Des actions qui peuvent là aussi être largement facilitées et automatisées par les solutions de gestion.