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L’investissement dans l’immobilier de bureau va-t-il se concentrer sur les solutions cloud et l’équipement informatique ?

Christophe Adam
Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur en mécanique et production, Christophe rejoint la société Alcan pour travailler sur l’optimisation des flux sur un site industriel. Il prolonge cette expérience dans le secteur de automobile, au sein du groupe Kirchhoff, fournisseur de rang 1, en structurant l’organisation et les processus métier avec la mise en place d’ERP.

L’investissement dans l’immobilier de bureau va-t-il se concentrer sur les solutions cloud et l’équipement informatique ?

 Ces derniers mois, le télétravail s’est imposé partout où il était possible, parfois dans des conditions difficiles, et sans préparation suffisante. Il a cependant légitimé la demande récurrente de nombreux salariés, renforcé des convictions, fait émerger des solutions… Et l’immobilier de bureau pourrait en être bouleversé.

« Peut-être que réunir 7 000 personnes dans une tour fait désormais partie du passé » se demandait le CEO de Barclays, interrogé en mai par le Financial Times. L’avenir des bureaux semble devoir être remis en question en profondeur. Ainsi, les investissements dans l’immobilier de bureaux pourraient se reporter sur l’équipement des salariés et des entreprises en solutions cloud répondant à leur besoin croissant de « Flex Office ».

La fin des sièges sociaux géants ?

Grands groupes et ETI sont-ils sur le point d’abandonner tours, sièges sociaux XXL, et autres directions locales de leurs activités ?

La tentation peut-être grande, pour les entreprises dont les métiers se prêtent le plus au travail à la maison : celles dont les infrastructures cloud et la culture digitale sont matures, et les règles du «   claires et bien adoptées par les collaborateurs. Pour ces entreprises, la transition réussie d’une majorité de collaborateurs relativise largement la pertinence des coûts imposés par de grandes surfaces de bureaux, au cœur des métropoles.

Mais réduire le nombre de bureaux peut-il être un horizon pour la plupart des entreprises ? « Avec 20 à 30 % des salariés basculés en télétravail, des réductions de surfaces de bureaux louées sont désormais envisageables », répond dans Le Point Olivier Estève, Directeur général délégué de la foncière Covico. Le redimensionnement des bureaux et l’optimisation des mètres carrés occupés vont favoriser l’extension du Flex Office, ce concept basé sur la notion de « sans bureau fixe » (SBF). Cela dopera aussi l’usage des espaces de coworking et son alternative professionnelle, le proworking. Les directions générales et financières des grands groupes profiteraient ainsi de l’occasion pour rationaliser leurs dépenses immobilières et énergétiques.

Les enjeux environnementaux et sanitaires au cœur des mutations 

 Chez CBRE, les experts s’attendent à une remise en cause du siège social unique, et anticipent une multiplication et une dispersion des sites de plus petites surfaces. « Les enjeux sanitaires sont venus conforter les enjeux environnementaux et il apparaît désormais indispensable de repenser la localisation des lieux de travail à proximité des lieux d’habitation et de consommation », écrivent-ils sur leur blog.

Les spécialistes de l’immobilier de bureau de la BNP vont dans le même sens : « on constate d’ores et déjà un effet de balancier entre la réduction des besoins en termes d’espaces de bureaux classiques compte-tenu de la pérennisation partielle du télétravail escomptée d’un côté, et l’augmentation des besoins liés aux enjeux sanitaires » estime Amandine Dumont.

Avec la distanciation physique qui va perdurer, les échanges par téléphone avec les entreprises (service client, support client, contact fournisseurs…) vont continuer à se développer. Tous les services de l’entreprise réinventent leur mode de fonctionnement :

Par exemple, l’intelligence artificielle, en mode SaaS, et sous la forme de chatbots, peut aider les équipes internes ou les services externes de relation client.

Les technologies numériques, clés du « bureau d’après »

Les stations de télé-présences, pour émuler des salles de réunion partout dans le monde, devraient se multiplier. Idem pour les interfaces vocales, pour limiter les contacts avec les équipements de communication, les aménités des espaces de travail, les ascenseurs…

Ainsi, le cabinet d’analyse Gartner explique que les restrictions imposées par la crise sanitaire sont susceptibles d’être un facteur clé de la croissance des dépenses des utilisateurs mondiaux en matière de systèmes de conférence en ligne basés sur les infrastructures Cloud, qui devrait atteindre 24,3 % en 2020. Cette situation reflète un certain nombre de rapports récents, qui prédisent que le travail à domicile et le télétravail deviendront la nouvelle norme, la vidéoconférence étant au cœur de ce nouveau modèle. Gartner prévoit que, d’ici 2024, les réunions en personne ne représenteront plus que 25 % des réunions d’entreprise, contre 60 % avant la pandémie, en raison du télétravail.

La poursuite de transformation numérique des entreprises est inévitable. Elle passe par des outils numériques adaptés, un accompagnement au changement auprès des collaborateurs et une vision positive de la valeur ajoutée (gains en temps et en argent) du numérique. La flexibilité qu’apportent les outils Cloud est l’une des clés pour performer. Le « bureau d’après » nécessitera plus d’investissements des DSI dans les outils Cloud, les solutions collaboratives sans oublier d’augmenter leurs capacités en matière de sécurité et de bande passante pour supporter l’ensemble des télétravailleurs.

Sources :

The end of the office? Coronavirus may change work forever, Financial Times

 

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