BTP : optez pour un logiciel de gestion compatible avec le BIM
Plus le temps passe, plus les maquettes numériques utilisées par les acteurs du secteur de la construction deviennent intelligentes. À la fois plan 3D et base de données, la norme BIM est en passe de s’imposer. Comment choisir un logiciel de gestion compatible avec ce nouveau standard mondial ?
De l’aveu même de Jacques Chanut, président de la Fédération Française du Bâtiment, l’activité du BTP français a baissé de 27% de 2007 à 2015¹. Si cette chute due à la crise économique semble enfin s’achever, les PME du bâtiment doivent aborder la reprise avec modestie. Elles ont donc tout intérêt à se doter de logiciels de gestion polyvalents et pointus, capables de faciliter leur activité professionnelle au quotidien.
De ce point de vue, nous ne pouvons que leur recommander de se tourner vers le BIM, un format de maquette numérique intelligente, à mi-chemin entre plan 3D et devis interactif, utilisable par tous les acteurs du secteur. Architectes, spécialistes de la certification, chefs d’équipe, dirigeants d’entreprise, contrôleurs de gestion, ouvriers : tous les professionnels du secteur se tournent petit à petit vers ce document, qu’ils peuvent consulter simultanément.
Pour comprendre l‘intérêt du BIM, il faut remonter aux raisons de sa création. Il y a encore une vingtaine d’années, tous les acteurs du secteur de la construction étaient habitués à travailler chacun de leur côté, ce qui induisait un travail en silo. Par exemple, la phase de conception d’un bâtiment devait être achevée et validée, avant que les autres parties prenantes – certification, construction – puissent commencer à avancer sur leurs propres tâches.
Avec l’apparition du BIM, les processus ont été facilités. Plus de collaboration et moins de séparations opaques entre les différents acteurs du secteur. Comme vous l’aurez compris, les entrepreneurs du BTP peuvent et doivent se doter d’un logiciel de gestion pleinement compatible avec le BIM et ses variantes. Voici pourquoi.
Faites le choix de la fiabilité
“Au sein de la Fédération Française du Bâtiment, nous avons opté pour le BIMétré, une variante du BIM conçue en partenariat avec Mediaconstruct et les principaux éditeurs de logiciels. Plus qu’un simple métré en 3D, il s’agit d’un outil de collaboration, car les maquettes conçues en BIMétré intègrent les matériaux et les objets utilisés pour construire le bâtiment”, commente Michel Droin, référent BIM à la FFB et dirigeant de l’entreprise Batisol Plus. Mieux, les fichiers BIM – dont le BIMétré – permettent aux différents acteurs d’un projet BTP – du bureau d’études à l’architecte, du maître d’ouvrage aux fournisseurs – de suivre en temps réel la conception du bâtiment.
Par exemple, toute modification opérée sur les plans, les mesures ou les nomenclatures est reportée sur l’ensemble du document, à tous les niveaux de responsabilité.
“Comme l’humain ne reporte pas manuellement les informations, comme des cotes, le risque d’erreurs est fortement limité. Des vérifications manuelles restent nécessaires, bien sûr, mais le gain de fiabilité est immense. Les erreurs de conception étant un enjeu majeur dans le BTP, cette méthode de travail va forcément s’imposer à tous. Bref, choisir un logiciel de gestion compatible avec le BIMétré, et plus globalement le BIM, c’est opter pour une solution moderne et performante”, conseille Michel Droin.
Mieux anticiper ses commandes
Vous l’aurez compris, travailler “en mode BIM” permet aux différents acteurs d’avancer ensemble, et non plus les uns après les autres. Corollaire de cette évolution, les entreprises du BTP peuvent anticiper les volumes nécessaires à leur intervention sur un chantier. “Si un bâtiment comprend cinq étages identiques ou 10 cages d’escaliers du même acabit, il suffit qu’un de ces éléments soit validé pour que l’entreprise du BTP commence à produire les commandes”, précise Michel Droin. Choisir un logiciel de gestion compatible avec le BIM, c’est donc anticiper ses charges, prévenir ses partenaires plus tôt et limiter les stocks.
Plutôt que de commander petit à petit les matériaux nécessaires, vous pouvez déterminer et fractionner vos besoins en amont et, donc, faire des économies d’échelle, tout en négociant une livraison progressive, selon un calendrier prédéfini. Vous gagnez aussi en surface de stockage et donc, dans certains cas, en location de terrains…”, assure Michel Droin.
Évoluer en même temps que le secteur
C’est l’autre avantage de miser sur un logiciel de gestion compatible avec le BIM : vous prenez un tournant inévitable à moyen terme.
“Tous les acteurs n’ont pas choisi ce standard, à ce jour. Mais il est temps de s’y mettre, car il s’agit d’une évolution mondiale et l’outil va encore évoluer dans les années à venir… N’attendez pas d’avoir accumulé un retard trop important pour remettre en question et moderniser vos méthodes de travail », conseille Michel Droin.
« En effet, plus qu’une maquette 3D collaborative, le BIM passera à la 4D puis à la 5D… Progressivement, le planning de construction sera ajouté à ce fichier collaboratif puis, à terme, les éléments financiers”. Tous les postes d’une entreprise de BTP seront concernés par ce document, ce qui nécessitera forcément une certaine adaptation.
Miser davantage sur la formation professionnelle ?
Par exemple, la moindre importance consacrée au report manuel et informatique des cotes et des données va faire évoluer les postes, et donc les profils recrutés.
“L’automatisation concerne tout le monde, y compris le BTP. La vérification humaine perdurera, mais le temps accordé aux opérations de saisie va baisser drastiquement. On peut penser qu’il y aura une montée en gamme des profils ou a minima une évolution sur le plan des compétences. Un adossement accru à la formation professionnelle semble indispensable sur le long terme”, estime Michel Droin.
Ainsi, les entreprises ayant pris le tournant du BIM avant les autres partiront avec un avantage certain. Bref, autant sensibiliser vos salariés dès maintenant, ils n’en seront que plus performants.
Choisir un logiciel de gestion compatible avec le BIM, c’est préparer l’avenir.
¹Le Moniteur, Bâtiment : en 2017, plus belle sera la reprise, décembre 2016