Professionnels du bâtiment, dites adieu aux problèmes liés aux marges bénéficiaires
Vous les avez vues dans les rapports et les prévisions, et parfois dans vos pires cauchemars avec la promesse d’une crise d’angoisse en fin de mois. Les marges bénéficiaires, ou la lutte acharnée entre le chiffre d’affaires et les coûts, sont l’élément vital de votre entreprise. La tendance annuelle qui consiste à passer le mois de janvier à se mettre au pain sec et à l’eau nous a incités à prendre des mesures contre l’une des plus grandes questions de l’industrie du bâtiment : pourquoi les marges bénéficiaires du bâtiment sont-elles si faibles ?
Est-ce la nature même du secteur ?
Non, c’est à cause de nous.
Contrairement à d’autres industries qui sont passées à l’ère numérique, la majorité du secteur du bâtiment consacre moins de chiffre d’affaires annuel aux technologies de l’information. Elles sont nombreuses (BIM, CAO, Comptabilité et Suivi de chantier informatisés, etc) et mises en lumière par le gouvernement au travers, entre autres, du Plan Transition Numérique dans le Bâtiment puis du plan BIM 2022.
Ce qui soulève la question suivante : Est-ce que nous contournons la technologie parce que nous n’avons pas l’argent nécessaire pour investir dedans, ou est-ce que nous avons de faibles marges bénéficiaires parce que nous nous en passons ?
L’économie est saine, bien sûr, mais pour combien de temps ?
Pour que nos marges soient suffisamment solides pour faire face aux nombreux enjeux (récession, guerre commerciale, pénurie de main-d’œuvre) nous devrons trouver des moyens plus intelligents pour faire la chasse au gaspillage. C’est pourquoi nous devons nous résoudre à étudier non seulement nos finances, mais aussi l’incidence des stratégies d’investissement technologique sur les marges.
La leçon à tirer est urgente et donne à réfléchir
Les outils de documentation manuelle comme le papier et Excel sont bon marché au départ, mais sujets aux erreurs et coûteux en fin de compte. Jusqu’à ce que tous les chantiers soient le reflet de la numérisation déjà en place dans les bureaux et le back-office, nous continuerons à vivre dans un cycle de marges très minces selon notre propre conception.
Le temps est venu pour les dirigeants du bâtiment de considérer la technologie sur le terrain comme un investissement à long terme plutôt que comme une charge supplémentaire inhérente aux frais généraux.
Voici cinq façons de commencer à réévaluer votre stratégie d’investissement technologique.
- Auditez et consolidez votre parc technologique actuel
Selon Intermedia, l’entreprise moyenne utilise 14 applications à l’échelle de l’entreprise. L’une des plus grandes difficultés pour une entreprise du bâtiment, quelle que soit sa taille, est en effet d’intégrer les divers systèmes logiciels à point unique nécessaires à son succès. Commencez par remplacer l’infrastructure vieillissante. Si les magnétoscopes étaient en vogue lorsque votre entreprise a acquis son premier logiciel, il y a fort à parier qu’ils ne sont pas optimisés pour gérer la complexité et la rapidité avec lesquelles vos équipes doivent travailler aujourd’hui. Pour réussir, assurez-vous que votre logiciel est : mobile, intégrable et en constante amélioration par l’entreprise qui le conçoit.
En définitive, le fait de déterminer l’efficacité réelle de vos outils vous facilitera la gestion de vos marges, permettra d’accroître l’efficacité des coûts de production sur le terrain et d’atténuer les risques qui pourraient réduire vos marges. - Économisez plus en investissant davantage dans de meilleures technologies
Croissance ou bénéfices ? Si vous voulez développer votre entreprise, vous devez généralement dépenser de l’argent. Mais est-ce que la croissance à tout prix devient une stratégie imprudente ? Comment trouver le bon équilibre entre la croissance et le manque de sérénité ? Les changements technologiques peuvent être difficiles à gérer et peuvent donner l’impression de se diriger vers l’inconnu, jetant ainsi le doute sur vos connaissances en tant que gérant.
Aucune solution ne vaut une crise existentielle. Commencez par vous poser des questions simples. Comment cette technologie renforce-t-elle votre service et l’entreprise dans son ensemble ? Quel est l’impact de cette technologie sur votre stratégie et vos investissements informatiques actuels ? Quel retour sur investissement peut-on attendre de ce projet ?
Exploitez vos connaissances et faites appel à des experts au sein de votre entreprise. Ce qui nous mène au point suivant… - Collaborez avec votre service informatique
Dans l’ère numérique du bâtiment, votre service informatique n’est plus un simple veilleur de serveurs. Par conséquent, cessez de penser que l’informatique ne fait pas partie des objectifs commerciaux de votre entreprise.
Donnez à votre service informatique des indicateurs de performance clés (KPI) pour l’entreprise, et pas seulement des bits et des octets. Profitez de son expertise pour vous conseiller sur votre stratégie d’investissement technologique. Donnez-lui les moyens de choisir et de gérer un ensemble de services qui répondent efficacement aux besoins de l’entreprise tout en minimisant les coûts.
Les services informatiques performants ne seront plus des centres de coûts, mais de puissants moteurs de production, d’innovation et de croissance de l’entreprise. Les organisations qui sont prêtes pour ce changement seront plus compétitives et plus agiles. - Étudiez les outils financiers et les intégrations sur le terrain
Au milieu des années 80 et au début des années 90, la plupart des bureaux sont passés des grands livres papier aux ordinateurs et aux solutions ERP. Rapidement, les administrateurs, les experts-comptables et les cadres de l’entreprise ont trouvé des moyens de gagner en efficacité grâce à ces avancées. En 2019, avoir une solution de comptabilité au bureau ne suffit plus à gérer les finances de votre entreprise.
La construction ne se fait pas dans un préfabriqué ou en back-office, c’est une certitude. Alors comment se fait-il qu’en 2019, la majorité des projets n’utilisent toujours pas de solutions mobiles de coûts de revient sur le terrain ? Afin de travailler plus efficacement et d’éviter de fouiller les poubelles à la recherche d’ordres de modification écrits sur des bouts de papier, les entreprises doivent mettre en place des intégrations terrain-bureau. Cela permettra aux deux équipes qui se partagent le travail chantier-bureau d’avoir la certitude que vos données financières sont exemptes d’erreurs de saisie, notamment de doublons. - Plongez tête baissée dans les données
Ne vous contentez pas de responsabiliser votre équipe sur le terrain en lui confiant la collecte des données du projet à l’aide de nouveaux outils mobiles. Dotez-vous d’un système qui automatise l’analyse des données et transmettez ces données aux personnes dédiées afin qu’elles aient les réponses nécessaires pour prendre la bonne décision au bon moment. Par exemple, des réponses aux questions suivantes :
• Devriez-vous maintenir vos frais au même niveau, les baisser ou les augmenter ? Une augmentation des frais de 3 % pourrait compenser les manques à gagner de votre budget en 2019, pourvu que cela ne nuise pas aux appels d’offres gagnants.
• Comment pouvez-vous lutter contre les changements potentiels du coût de votre main d’œuvre ? Vous avez peut-être l’intention de diminuer le personnel intérimaire dont vous avez besoin pendant la période des impôts. Ou peut-être espérez-vous réduire les coûts administratifs grâce à l’automatisation. Si tel est le cas, combien va coûter une telle automatisation ?
• Vos fournisseurs de matériaux sont-ils susceptibles d’augmenter ou de diminuer leurs prix ? Envisagez-vous de passer à des fournisseurs à moindre coût ? La qualité en pâtira-t-elle ?
• Si l’adoption et la normalisation posent problème, votre personnel a-t-il besoin d’une formation ou d’un soutien informatique supplémentaire ?
Repenser la stratégie d’investissement technologique de votre entreprise peut être décourageant ; alors suivez ces cinq étapes pour vous faciliter la vie. Ce petit investissement en temps vous donnera un bien meilleur rendement que de continuer à ne rien faire.