Corruption et fraude aux achats, comment lutter ?
Parmi les cas de fraude les plus recensés, la corruption et la fraude aux achats se trouvent en bonne position. Petit focus sur ces deux procédés de malversation en pleine expansion, les risques encourus par votre entreprise et les recours à votre disposition.
La corruption, une arnaque en progression
Entrainée par la progression globale de la fraude en entreprise, la corruption a augmenté de 3 points en 2014, atteignant 27% du total des cas de fraude répertoriés par le cabinet d’étude PwC.
Elle relève du comportement illégal d’une personne acceptant ou proposant des présents dans le but, par exemple, d’empêcher un événement ou d’obtenir des avantages ayant un lien direct ou indirect avec ses fonctions professionnelles. Alors que le corrupteur est coupable de corruption dite active, le corrompu est responsable de corruption passive en acceptant un logement gratuit, un prêt sans intérêt, ou encore le paiement de pots de vin.
La fraude aux achats, une malversation très répandue
A cela s’ajoute un nouveau type d’arnaque se trouvant à la croisée entre la corruption et le détournement d’actif : la fraude aux achats. Si elle n’a été conceptualisée que récemment, cette méthode de malversation est déjà la deuxième fraude en entreprise la plus reportée au monde.
La fraude aux achats consiste à sortir illégalement des biens de l’entreprise, au profit direct ou indirect d’une personne, lors du processus d’achat, quand une entreprise doit sélectionner un fournisseur ou un prestataire extérieur. L’achat frauduleux peut être commis au moment de la sélection du fournisseur, de la définition du cahier des charges ou de l’appel d’offre proprement dit, mais aussi au cours d’une demande de cotation ou d’un contrat de maintenance.
Corruption et fraude aux achats, des cibles et facteurs communs
La corruption et la fraude aux achats concernant particulièrement les grands projets d’aménagements urbains, le secteur public et les domaines de l’énergie, de la construction et de l’ingénierie, sont les plus touchés par ce fléau, notamment dans les régions du monde où les régulations sont peu contraignantes.
Bien que la France et l’Europe de l’Ouest soient relativement protégées, la menace que représentent ces deux arnaques est une préoccupation croissante pour 52% des chefs d’entreprises, poussant même deux entreprises sur cinq dans le monde à revoir leurs stratégies d’implantation dans les pays à risque.
Les recours à disposition des entreprises
Si la fraude aux achats n’est pas particulièrement encadrée par la loi, la corruption est clairement identifiée comme une infraction, pouvant entrainer de lourdes peines pénales pour les dirigeants dont les entreprises seront reconnues coupables.
Afin de se prémunir contre toute attaque frauduleuse, il est essentiel que les chefs d’entreprise prennent pleinement conscience des dangers auxquels ils sont exposés, via la mise en place d’une analyse formelle des risques par exemple. La lutte contre la fraude aux achats et la corruption ne peut être pensée comme un simple problème technique qui se règle au cas par cas lorsqu’on y est confronté, mais doit s’inscrire dans la stratégie globale de la société avant qu’elle en soit victime.
Pour se prémunir contre la corruption, il est conseillé aux décideurs de ne jamais accepter un cadeau qu’ils ne peuvent s’offrir, ni de répondre à une invitation prestigieuse, particulièrement quand celle-ci a lieu quelques jours avant la signature d’un contrat.
Il est, de plus, important que les dirigeants prennent publiquement position contre toute activité frauduleuse, afin de dissuader les collaborateurs internes et externes de s’adonner à de telles pratiques. Pour aller plus loin, un programme de formation anti-corruption destiné aux managers, et la mise en place d’un contrôle interne des achats impliquant une séparation claire des tâches, pourraient aussi être imaginés.
Enfin, pour les sociétés les plus importantes et les plus exposées, il peut être utile de nommer un responsable chargé de la lutte anti-fraude, dont les missions seraient de surveiller les comptes de l’entreprise, détecter toute menace et sensibiliser les collaborateurs aux risques encourus.