Management & RH

Chefs d’entreprise : vous aussi, vous devriez vous former !

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81 % des chefs de PME reconnaissent que la formation professionnelle des salariés est un levier de performance pour leur entreprise (1). Pourtant, dès lors qu’il s’agit de se former soi-même, les dirigeants font figure de mauvais élèves, souvent par manque de temps… mais aussi faute de savoir concrètement comment s’y prendre.

La formation du patron : un enjeu stratégique

Les dirigeants sont globalement conscients que la formation professionnelle est un atout pour faire face aux évolutions de leur marché et de leur métier. Toutefois, une récente étude IPSOS (2) nous prouve aussi que plus l’entreprise est petite, plus son dirigeant perçoit la formation professionnelle avant tout comme une contrainte légale vis-à-vis des collaborateurs. Or rien n’oblige un chef d’entreprise non-salarié à se former (3). Résultat : il n’en fait pas une priorité… au risque de mettre la pérennité de son entreprise en danger. ʺLes dirigeants de PME n’ont pas toujours le réflexe de se former. Et quand ils se décident, il est parfois trop tardʺ, confirme une experte qui travaille en CCI. Rater le virage de la révolution numérique, ne pas saisir à temps des opportunités de marché à l’international, peiner à se développer faute d’être capable de fidéliser ses jeunes collaborateurs… autant de risques qu’il faut savoir prévenir plutôt que d’avoir à les guérir.

Une offre de formation foisonnante

Si les chefs d’entreprise ne sont pas les premiers à se former, ce n’est pourtant pas faute d’avoir des modules qui leur sont consacrés. Le chef d’entreprise doit prendre en compte plusieurs critères dans le choix d’une formation : son format (présentiel, e-learning ou un mix des deux ; sessions individuelles ou collectives), sa durée (de quelques heures à plusieurs mois à temps plein), et l’éventuel titre auquel il peut prétendre (une certification voire un diplôme). Les coûts sont très variables en fonction de ces paramètres et du centre de formation choisi. Évidemment, le choix du thème et des compétences visées doit avant tout être aligné sur les objectifs stratégiques de l’entreprise. Parmi les formations qui ont le vent en poupe chez les chefs d’entreprise de TPE/PME, on retrouve notamment le management bienveillant, les compétences numériques ou les sessions de coaching.

Et le financement… ?

Les chefs d’entreprise peuvent faire financer leur formation par l’organisme paritaire collecteur agréé (ou OPCA) duquel ils dépendent, à condition d’être à jour leur cotisation et de choisir une formation éligible. Détail important : les demandes doivent être transmises avant le début de la formation. À titre d’exemple, un dirigeant non-salarié dont l’entreprise évolue dans le secteur des services, du commerce ou de l’industrie est généralement affilié à l’AGEFICE. Il peut alors prétendre à une enveloppe individuelle qui peut aller jusqu’à 2000 € par an. Pour le secteur artisanal, c’est le FAFCEA qui gère. Dans tous les cas, le chef d’entreprise peut retrouver le nom de son OPCA sur son attestation de versement URSSAF. Quant aux dirigeants salariés, ils dépendent du même OPCA que le reste de leurs collaborateurs.

À noter enfin, que toutes les entreprises, quelle que soit leur forme juridique et leur secteur d’activité, peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt pour la formation du dirigeant, y compris si elle a été financée. Une manière d’inciter les dirigeants à mettre le pied à l’étrier ?

(1) Etude Elabe pour le Medef et Rue de la Formation, « Enjeux internationaux, environnementaux et numériques : perception, attentes et solutions envisagées par les chefs d’entreprise », janvier 2017.
(2) Etude ISPOS pour l’AGEFOS PME « Baromètre annuel sur l’activité, l’emploi et la formation professionnelle au sein des TPE-PME », novembre 2016.
(3) Sauf s’il exerce lui-même une activité soumise à une formation obligatoire, comme la conduite d’engins de chantier, par exemple.

Pour en savoir plus : www.sage.fr