Loi Pacte : rattraper le retard digital des TPE-PME françaises reste vital !
La loi Pacte (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises), discutée en Conseil des ministres mi-juin, vise à améliorer les performances des TPE-PME tricolores.
Tandis que 53% des PME françaises estiment que leurs compétences digitales sont faibles et entravent leur utilisation d’outils digitaux*, il est regrettable de constater que le levier numérique n’ait pas été davantage développé et mis en avant par le ministre de l’Économie et des Finances. À plus forte raison dans l’environnement ultra-compétitif actuel et à l’heure où le pays retrouve un intérêt certain auprès des investisseurs étrangers !
Si deux PME françaises sur trois possèdent déjà un site web, seulement 11% d’entre elles utilisent des outils digitaux au quotidien, creusant leur retard sur leurs concurrentes de taille supérieure*.
Les discussions ont certes porté sur des sujets clé comme les seuils sociaux, la relance des investissements, la sécurisation des transactions, la simplification des obligations fiscales et légales, mais ont manqué à valoriser les besoins en matière d’équipements et formations aux technologies pourtant essentiels pour renforcer la capacité à innover et exporter.
Si deux PME françaises sur trois possèdent déjà un site web, seulement 11% d’entre elles utilisent des outils digitaux au quotidien, creusant leur retard sur leurs concurrentes de taille supérieure*.
Plus qu’une opportunité à saisir, la digitalisation est vitale pour développer son entreprise, sa visibilité et se positionner au sein d’un écosystème en perpétuelle évolution. Il devient urgent par exemple d’encourager et rendre visibles les partenariats entre acteurs publics et privés et, avec un plan de soutien ambitieux, de doper les nombreuses initiatives en la matière, telle le CCI Store.
Car sinon, comment créer demain les meilleures conditions de cette transformation ? Quelles sont les pistes et les innovations technologiques concrètes qui peuvent soutenir le dynamisme du tissu économique de notre pays ? L’enjeu est de taille car il pose aussi la question de notre capacité à faire émerger nos pépites françaises à l’international et à garantir notre place sur l’échiquier mondial.
Il faut juste rendre visibles les offres e-services BtoB
Jamais il n’y a eu autant de solutions en ligne adaptées aux besoins des PME. De Doodle à Trello, en passant par WeTransfer, de nombreuses startups BtoB, toujours plus inventives, proposent des solutions digitales faciles à utiliser. En matière d’accompagnement juridique, là aussi, l’offre évolue avec des plateformes comme Legistart.fr ou Domainelegal.
Paradoxalement, les entreprises ont parfois du mal à s’y retrouver dans cette offre pléthorique, qui devrait leur faciliter la vie. De même, du côté des offres applicatives, nombreuses sont les start-ups qui peinent à se faire connaître et à convaincre dirigeants et entrepreneurs d’adopter leurs solutions.
Partant de ce constat, une belle initiative a vu le jour récemment : la CCI a créé CCI Store dont la vocation est d’aider les TPE et PME, mais aussi les startups, à trouver la perle rare. Cette plateforme de e-services regroupe un panel de solutions publiques ou privées, gratuites ou payantes, internationales, nationales ou locales, toutes sélectionnées et testées pour aider les entrepreneurs dans le financement, le développement, le management, la performance et la gestion de l’entreprise.
L’ERP, un levier pour aider les TPE-PME à conquérir l’international
S’agissant de construire un système d’information efficace et structuré, l’ERP est enfin accessible même aux plus petites structures, notamment grâce au cloud. Autrefois réputé lourd et coûteux en intégration /maintenance, l’ERP cloud apporte une souplesse d’utilisation inégalée. Il assure un accès aux données et applications métiers de l’entreprise y compris en mobilité, paramétrables selon les besoins.
Mieux : même un autoentrepreneur peut disposer à moindre coût de solutions avancées permettant de réaliser des analyses de tendances marché. Un point clé pour les TPE-PME et start-ups qui se prédestinent à un développement à l’international. En effet, les PME françaises ayant initié ou réalisé leur transformation digitale, sont trois fois et demi plus susceptibles d’exporter que la moyenne*. Selon certaines estimations, la digitalisation pourrait plus que doubler le nombre de sociétés aptes à réaliser des ventes à l’export dans les pays à hauts revenus de l’OCDE tels que la France. De même, une chaîne d’approvisionnement digitalisée réduirait ainsi les coûts à l’export de 85%.
La transformation digitale est essentielle pour accéder aux places de marché globalisées. En tant que partenaires des startups, des TPE et des PME, les éditeurs de logiciels, généralistes ou spécialistes (RH, gestion de projet, paie, comptabilité, etc.), apportent leur pierre à l’édifice en innovant chaque jour pour être moteur de l’adoption des solutions numériques par les organisations.
La loi Pacte devra donc favoriser une compétitivité accrue des acteurs de petites tailles en palliant le manque de savoir-faire technique dont se plaignent les PME pour l’intégration de ces outils. En ce sens, la loi devra inclure un volet en faveur des compétences digitales fortes. Cela semble bien amorcé avec les initiatives et programmes de formation prévus avec BpiFrance.
* Etude Deloitte – décembre 2016 – Economie numérique : Le digital, une opportunité pour les PME françaises