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Secteur public : l’impératif de modernisation [tribune]

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Téléchargez la tribune de Christophe Adam sur : « Secteur public, l’impératif de modernisation »

La dépense IT du secteur public a atteint 12,8 milliards d’euros en 2017, dont 36 % pour les administrations centrales, 25% pour le secteur de la Santé ainsi que pour le secteur de la Défense, et, 16% pour les collectivités locales, selon le cabinet Teknowlogy Group (ex-CXP).

Les organisations publiques vont poursuivre leurs investissements : entre 2017 et 2021, les budgets des collectivités territoriales, des administrations centrales et de la Défense devraient progresser en moyenne de 1,7 % par an, la Santé se démarquant avec une hausse moyenne de 2,5 % par an. De fait, la mutualisation et la modernisation des systèmes d’information vont se poursuivre, notamment dans les collectivités locales.

De plus, l’ouverture à la concurrence sur certains services publics sont aussi susceptibles de produire des éclatements au sein des systèmes d’information.

Cette évolution s’inscrit dans un contexte plus large qui justifie une telle modernisation des systèmes d’information dans le secteur public. Ainsi, on peut identifier dix défis auxquels toutes les organisations publiques sont, à des degrés divers, confrontées… et qu’elles doivent réussir !

Les défis du secteurs public

Accompagner les changements démographiques et sociétaux

Le secteur public doit s’aligner, dans ses pratiques, son organisation et ses stratégies, sur les transformations sociétales et démographiques. On observe, d’abord, un vieillissement de la population : le nombre de seniors (de plus de 65 ans) double presque tous les cinquante ans depuis 1920 et leur part dans la population est passée de 9 % en 1920 à 20 % en 2018, selon l’Insee. Cela impose une adaptation des modes de protection sociale, en particulier pour les dépenses de santé et les régimes de retraite. Ensuite, la population active se transforme avec l’arrivée des jeunes générations sur le marché du travail, le non-salariat se développe, même s’il reste encore marginal.

Enfin, le numérique modifie considérablement les modes de consommation des services publics, dans une logique de simplification, d’agilité et de personnalisation, qui s’exprime dans tous les domaines : la fiscalité, la santé, la vie locale, l’éducation, les démarches administratives…. En outre, il faut tenir compte de nouvelles exigences démocratiques et de transparence de la part des organisations publiques.

Secteur public : Adapter l’organisation et les modes de management

La culture du résultat et la recherche de la performance, qui ont été considérées pendant des décennies comme l’apanage des entreprises privées, sont également devenues des caractéristiques des organisations publiques. Il est, en effet, difficile d’imaginer, et de supporter, un décalage significatif entre les pratiques de management des entreprises et celles des organisations publiques. Surtout lorsque le contexte est marqué par des regroupements de collectivités locales et d’une ouverture à la concurrence, la décentralisation des décisions, des fusions d’établissements publics ou l’extension des périmètres de l’action publique. Ces événements nouveaux amènent les décideurs du secteur public à penser en termes de performance et de rapidité d’exécution. Cela implique la mise en place petit à petit d’un nouveau mode de management, la définition de nouvelles responsabilités et d’une meilleure communication horizontale et verticale pour plus de partage et de transparence.

Secteur public : Renforcer les liens avec les écosystèmes

Du fait des contraintes financières, les organisations publiques font de plus en plus appel au secteur privé pour mener à bien leurs missions. Ceci est par exemple le cas pour les contrats de partenariat publics privés qui se sont multipliés ces dernières années. Ils permettent une répartition des risques, facilitent la recherche de gains de productivité sous contrainte de qualité, ainsi que le lissage du poids financier des investissements sur les budgets publics. A cela s’ajoutent les effets de la dématérialisation, qui renforcent les liens entre les entreprises et le secteur public, via des processus communs. On le voit, par exemple, avec la montée en puissance de Chorus Pro, le portail d’envoi automatique des factures : l’année 2018 a confirmé ce succès avec près de 25 millions de factures reçues, soit plus du double enregistré fin 2017, portant le total à 36 millions depuis l’ouverture du service. L’objectif pour 2019 est de dépasser les cinquante millions de factures traitées et, à terme, les cent millions de factures, lorsque l’obligation concernera tous types d’entreprises, les micro-entreprises étant concernées à partir de début 2020. Ces factures, émises par les entreprises à destination des ministères, des collectivités locales, des hôpitaux et des établissements publics, favorisent un traitement plus performant qu’à l’époque du “tout papier”, par une diminution des coûts et des délais de traitement.

Secteur public, l’impératif de modernisation

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