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Pourquoi de plus en plus de femmes choisissent l’entrepreneuriat ?

Si l’entrepreneuriat français se porte bien, les femmes n’y sont pas étrangères. Ainsi, 40% des créateurs d’entreprise sont des femmes¹ (en 2015) et ce chiffre croît d’année en année (38% en 2013 et 2014)². Pour comprendre ce phénomène, nous avons échangé avec trois entrepreneures au parcours atypique.

Le contexte entreprenarial au féminin

Saviez-vous que 27% des Françaises sont ou ont déjà été dans une démarche entrepreneuriale³? Si les hommes restent, pour le moment, plus prompts à fonder leur société, les femmes sont de plus en plus intéressées par la création d’entreprise.
“C’est une excellente nouvelle, car cela prouve que les femmes osent de plus en plus. Lors des levées de fond, les femmes demandent souvent moins que les hommes, quand bien même leur projet est aussi bon, voire meilleur !”, regrette Fatimata Woné, qui a fondé son entreprise de pâtisserie après avoir quitté le secteur bancaire. C’est justement pour favoriser ce type de démarche que des collectifs, des associations, voire des structures officielles comme Bpifrance accompagnent de plus en plus d’entrepreneures, comme lors de la 3e édition du concours régional de l’entrepreneuriat par les femmes.

Un réseau pour fédérer les entrepreneures

“J’ai créé dans la région de Toulouse le réseau Les Reizoteusespour encourager les femmes souhaitant créer leur société. Qu’il s’agisse d’entreprises classiques ou simplement d’auto-entrepreneuriat, nos membres se donnent des conseils, se livrent à de l’échange de compétences… Et prennent confiance, tout simplement, précise Alexia Simonot, par ailleurs responsable des comptes dans une entreprise spécialisée dans la mobilité professionnelle.
En effet, au moment de se lancer, il n’est pas simple de franchir le pas. Le métier de cheffe d’entreprise n’est pas inné, quel que soit le concept, le produit ou le marché sur lequel on se projette. “Quand on crée une entreprise, il faut repartir de zéro. C’est un moyen de se prouver des choses, de s’épanouir, mais passer le cap n’est pas évident… Donc découvrir des parcours d’entrepreneures confirmées aide énormément, confirme Isabelle Zablit, qui a travaillé en entreprise avant de créer Wellfundr, la première plateforme de crowdfunding dédiée aux projets innovants dans le secteur de la santé.

Passer de la micro-entreprise à la TPE, voire à la PME

Se rapprocher d’un collectif permet d’élargir le champ de ses compétences et d’ouvrir ses horizons. Alors, pourquoi ne pas quitter le statut d’entrepreneure, dont le plafonnement annuel en matière de chiffres d’affaires – s’élevant à 170 000 € pour l’achat-vente et à 70 000 € pour la prestation de services – peut parfois limiter le développement.
Pour gagner en force de frappe, une entrepreneure doit passer au stade de la TPE et de la PME. Volets administratifs, production en hausse, stratégie sur le long terme, modèle économique… L’isolement est à proscrire. Une fois que l’on a accepté ce besoin d’être entourée, cette ouverture d’esprit, la vie d’entrepreneure est très épanouissante, continue Isabelle Zablit.
Par ailleurs, des raisons plus pragmatiques ou sociales poussent un nombre grandissant d’entrepreneures à franchir le pas. À partir d’un certain niveau, des différences se font ressentir entre hommes et femmes en matière de promotions et de salaires. Par exemple, dans le secteur bancaire, le middle office reste très féminin, tandis que le front office est plus ouvert aux hommes. Même si des progrès se font ressentir et que l’égalité salariale est un objectif majeur des pouvoirs publics, constate Fatimata Woné.
La création d’entreprise est également un moyen de gérer soi-même son emploi du temps. Être son propre employeur donne plus de souplesse horaire qu’un patron peu compréhensif. Cela peut convenir à des femmes qui rencontrent des difficultés à concilier vie professionnelle et vie familiale”, conclut Alexia Simonot.

À la fois créateur de richesse, vecteur d’innovation et d’épanouissement personnel, le succès de l’entrepreneuriat au féminin ne doit rien au hasard.