Expert-comptable : de l’urgence de démystifier la facturation électronique auprès de vos clients
L’expert-comptable est en première ligne pour convaincre ses clients ou son entreprise des bénéfices de la facturation électronique.
Alors que la Loi de finances pour 2024 confirme le report à septembre 2026 de la réforme sur la facturation électronique, nombreuses sont encore les entreprises à redouter ce changement. Une opportunité pour l’expert-comptable qui peut mettre à profit ce temps supplémentaire pour les informer et les sensibiliser aux avantages de l’e-facturation et pouvoir à terme leur proposer de nouveaux services.
L’urgence d’évangéliser à la facturation électronique
La loi de finances tout juste adoptée entérine le report de la réforme de la facturation électronique, initialement prévue en 2024 :
- L’obligation de recevoir le format électronique des factures pour toutes les entreprises ainsi que l’obligation d’émission et de création de e-reporting pour les grandes entreprises et les ETI entreront en vigueur le 1er septembre 2026.
- Les PME et TPE seront elles concernées par les obligations de e-reporting à partir du 1er septembre 2027.
Si 2026-2027 peut paraître lointain, il est en réalité crucial d’anticiper ce changement, en particulier pour les experts-comptables, qui doivent au plus vite identifier les potentielles difficultés de leurs clients et mettre en place les jalons des nouvelles opportunités business qui leur sont offertes par la réforme. En effet, les perceptions entre la profession, au fait des implications de l’évolution de la réforme, et leurs clients divergent fortement, si l’on en croit la 2e édition du Baromètre de la facturation électronique réalisé par OpinionWay pour l’Observatoire de la profession comptable du CNOEC, et mené en partenariat avec ECMA.
Des écarts de perception nets entre l’expert-comptable et ses clients
Réalisée au début de l’été 2023, c’est-à-dire avant l’annonce du report de l’entrée en vigueur de la réforme, cette enquête interroge d’un côté les entreprises et de l’autre les experts-comptables, sur leur perception de l’obligation de facturation électronique (imminente à l’époque) et sur l’impact pressenti sur leur établissement.
Si la majorité des experts-comptables reconnaît des avantages en termes de traçabilité (pour 95% des sondés), de sécurisation des données (pour 82%) et de diminution du risque d’erreurs (78%) de la facturation électronique, ces atouts restent encore trop peu perceptibles pour les entreprises (avec respectivement 67%, 48% et 40%). Celles-ci voient plutôt la réforme comme une source possible de dysfonctionnements techniques (76%), une charge de travail supplémentaire (55%), avec un coût élevé pour sa mise en place (55%), alors que les experts-comptables redoutent principalement la nécessaire évolution des compétences au sein de leur cabinet (à 81 %).
Expert-comptable : un rôle majeur de pédagogue
Ces écarts de perception entre les catégories de sondés soulignent le défi majeur qui se présente aux experts-comptables pour les mois à venir : celui d’informer et de sensibiliser les entreprises aux enjeux de la réforme et aux bénéfices qu’elles peuvent en retirer. L’expert-comptable, interlocuteur privilégié du dirigeant, a toute la légitimité requise pour jouer ce rôle pédagogique dans ce changement structurant. Le baromètre le confirme, les entreprises attendent des actions d’information, via des webinaires (36 %), de la communication interne (32 %) et de la formation (29 %). Elles sont par ailleurs 28 % à regretter le manque d’accompagnement sur les process, le défaut d’information et de conseil sur le choix des plateformes. Pour faciliter les échanges et renforcer la relation clients, certaines solutions numériques de facturation électronique proposent des fonctionnalités de comptabilité collaborative. La saisie des écritures est partagée avec les clients de manière sécurisée et flexible grâce au Cloud. Ceux-ci peuvent ainsi accéder, quand ils le souhaitent, à leur dossier, sous le contrôle et le regard de leur expert. Le cabinet, quant à lui, réduit ses tâches de saisie et peut se libérer du temps pour proposer d’autres missions.
Expert-comptable : développer de nouvelles missions
Car là réside tout le challenge. Les cabinets doivent en effet profiter de ce changement réglementaire allant de pair avec la digitalisation croissante des entreprises pour développer de nouvelles prestations en lien avec la facture électronique. Une demande affirmée des entreprises sondées, qui déclarent d’ores et déjà être intéressées. Si l’on en croit le baromètre, 71 % d’entre elles attendent de nouvelles propositions de la part de leur expert-comptable, telles que la mise en place de tableaux de bord et l’analyse de données (45 %) ou encore la prise en charge de la facturation (41 %). Des actions qui peuvent là aussi être largement facilitées et automatisées par les solutions de gestion.
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