Gestion Financière

Facture électronique : vers une réduction des risques de défaillances d’entreprises ?

Face aux chiffres alarmants des défaillances d’entreprises en France en 2023, découvrez comment la facture électronique vous préserve.

Facture électronique : vers une réduction des risques de défaillances d’entreprises ?

Le nombre de défaillances d’entreprises s’approche de son niveau pré-Covid, notamment en raison de difficultés de trésorerie. La dématérialisation de la facturation, progressivement obligatoire à partir de 2026, pourrait réduire les risques de faillites en sécurisant les délais de paiement.

Au sommaire :

Des défaillances d’entreprises toujours plus nombreuses

Un nombre de faillites record depuis 2017

Selon la Banque de France, 55 492 entreprises ont fait faillite en 2023, soit une progression de 34,4 % sur un an1. Cela traduit un rattrapage indéniable et malheureux après l’accalmie constatée pendant l’épidémie de Covid-19. Durant cette période, les sociétés en difficulté ont en effet pu profiter de mesures publiques de soutien à la trésorerie, repoussant temporairement leur cessation d’activité.

Certes, le nombre annuel de défaillances reste encore inférieur à celui de la période pré-Covid : plus de 59 000 faillites en moyenne par an entre 2010 et 2019. Il a toutefois atteint son plus haut niveau depuis 2017. Et la tendance semble se confirmer puisque, fin février 2024, le nombre de défaillances cumulées sur 12 mois est de 57 798 1. Le ralentissement actuel de l’économie pourrait d’ailleurs accélérer ce rattrapage dans les mois à venir.

Un rattrapage généralisé à tous les secteurs

Un autre élément traduit le risque accru qui pèse sur les entreprises à l’heure actuelle : la hausse des faillites concerne tous les secteurs de l’économie. Les faillites ont progressé d’au moins 30 % pour tous les domaines d’activité en 2023. Certains secteurs présentent d’ailleurs une fragilité accrue, à l’image de la construction, de l’hôtellerie-restauration et de l’immobilier1.

Plus inquiétant encore, les cessations d’activité concernent toutes les entreprises, indifféremment de leur taille et de leur ancienneté. Les défaillances de TPE et de PME ont respectivement progressé de 56 et 64,8 % en 2023, tandis qu’elles ont même explosé de 111,1 % pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grandes entreprises1.

Les retards de paiement : l’une des principales causes de défaillance

La trésorerie : talon d’Achille des sociétés

Inflation galopante, hausse des taux d’intérêts, diminution de la demande client, intensification de la concurrence, difficultés d’approvisionnement, mauvaise gestion interne… les faillites peuvent avoir de très nombreux motifs, aussi bien internes qu’externes à l’entreprise. Ainsi, 3 dirigeants de TPE-PME sur 10 s’attendent à une dégradation de leur trésorerie à court terme en 20242.

Toutefois, la plupart de ces motifs ont pour cause ou conséquence un défaut de trésorerie. La menace est d’autant plus forte qu’il existe actuellement un risque systémique : la défaillance d’une entreprise peut avoir un effet boule de neige et entraîner la faillite de ses partenaires (clients, fournisseurs, sous-traitants, etc.).

Des délais de paiement qui fragilisent les entreprises

Si les difficultés de trésorerie peuvent avoir de nombreuses origines, la mauvaise gestion des délais d’encaissement semble en être l’une des principales causes. Les dirigeants ne s’y trompent pas : leur opinion vis-à-vis des délais de paiement de leurs clients s’est encore dégradée au début de l’année 2024.

13 jours : c’est le retard moyen de paiement qu’accusent les entreprises françaises au 2ème trimestre 2023 3.

Pour l’entreprise créancière, les retards de paiement peuvent avoir des conséquences délétères : diminution des liquidités, report des investissements, utilisation de ressources pour le recouvrement, retards de paiement envers ses fournisseurs, voire même liquidation judiciaire. Sans parler des conséquences du risque de non-paiement, à son plus haut niveau depuis 20224.

La facture électronique : une opportunité de pérenniser l’activité

Facture électronique : une obligation réglementaire à compter de 2026

La facture électronique entrera en vigueur à partir du :

  • 1er septembre 2026 pour les ETI et les grandes entreprises ;
  • 1er septembre 2027 pour les micro-entreprises, les TPE et les PME.

Cette obligation concerne tous les échanges entre les entreprises assujetties à la TVA et établies en France, autrement dit, l’ensemble des factures B2B.

Dans l’optique de faciliter leur contrôle, ces factures devront être déposées sur le Portail Public de Facturation (PPF), soit :

Facture électronique : levier de réduction des délais de paiement

À travers cette mesure, le gouvernement entend avant tout renforcer la lutte contre la fraude à la TVA, notamment en ayant une meilleure connaissance des transactions entre entreprises.

49 % des entreprises estiment que la dématérialisation de la facturation permettra une réduction des délais de paiement 5.

Mais la dématérialisation de la facturation va aussi favoriser le respect des échéances de paiement, notamment car celles-ci seront indiquées sur le PPF. Elles pourront donc – en théorie – être contrôlées par l’administration fiscale.

Facturation électronique : garante d’une meilleure gestion

À condition de connecter leur logiciel de gestion au PPF ou à une PDP, les entreprises pourront plus facilement piloter la facturation, notamment en diminuant les retards de paiement dus aux erreurs de saisie, aux pertes de justificatifs, à la non-réception des factures ou encore aux difficultés liées au circuit de validation.

Mais ce nouveau process va aussi faciliter le suivi des encaissements et le recouvrement des impayés. En passant par une PDP par exemple, l’entreprise pourra et peut dès maintenant bénéficier de fonctionnalités additionnelles pour mieux gérer le poste, via l’automatisation de certaines tâches ou la création d’alertes par exemple. De quoi pallier aux défauts de trésorerie qui peuvent découler des retards de paiement et, par conséquent, limiter le risque de défaillances.

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