Dans un contexte où la RSE est un critère de performance, le bilan carbone s’impose comme un outil stratégique pour les entreprises. Il permet non seulement de répondre à des exigences réglementaires ou commerciales, mais aussi de renforcer leur image de marque et de se démarquer dans un marché de plus en plus sensible aux engagements environnementaux. Attention cependant à ne pas faire du greenwashing !
- Bilan carbone : définition
- Les obligations réglementaires pour les entreprises
- Comment calcul un bilan carbone ?
- Comment réduire efficacement son empreinte carbone ?
Qu’est-ce qu’un bilan carbone ?
Le bilan carbone est une méthode de calcul standardisée qui permet de quantifier l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre (GES) générées directement ou indirectement par une activité humaine. Mis au point par l’ADEME (Agence de la transition écologique), cet outil repose sur la prise en compte de six gaz principaux exprimés en équivalent CO₂. Ce diagnostic peut être réalisé par une entreprise, une collectivité, un individu ou encore un évènement
Le bilan carbone est donc une mesure précise de l’empreinte environnementale d’une entité, essentielle pour mieux la comprendre et, surtout, la réduire.
Quelles sont les obligations réglementaires liées au bilan carbone ?
Depuis plusieurs années, la législation française encadre sa réalisation pour certaines structures. La première obligation est apparue en 2010 avec la loi Grenelle II qui impose aux entreprises de plus de 500 salariés, aux collectivités de plus de 50 000 habitants et aux établissements publics de plus de 250 agents de publier un bilan carbone tous les quatre ans.
Depuis 2023, la loi Climat et Résilience a renforcé ces exigences. Le bilan carbone est désormais intégré dans la Stratégie de décarbonation nationale, avec des sanctions en cas de non-respect. Par ailleurs, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), applicable progressivement depuis 2024 dans l’Union européenne, étend les obligations de reporting environnemental, y compris le bilan carbone, à un plus grand nombre d’entreprises.
En parallèle, certaines entreprises choisissent de s’engager volontairement dans la démarche.
Comment calcul un bilan carbone ?
La réalisation d’un bilan carbone suit une méthodologie rigoureuse en plusieurs étapes. Chacune contribue à garantir la fiabilité des résultats et à orienter efficacement les actions de réduction.
1. Définir le périmètre d’émission
La première étape du bilan carbone consiste à déterminer les entités (site unique, filiale ou groupe entier) et les activités à inclure dans l’analyse. Ce périmètre peut être organisationnel (entreprise ou collectivité) ou opérationnel (chaîne de production ou produit).
Viennent ensuite les trois scopes qui désignent les périmètres d’émissions à prendre en compte. Ils sont définis selon la norme GHG Protocol, la référence internationale en matière de comptabilité carbone.
- Émissions directes : combustion d’énergies fossiles, véhicules de l’entreprise
- Émissions indirectes liées à la consommation d’électricité, chaleur ou vapeur
- Émissions indirectes liées aux activités en amont et en aval : achats, transport, déchets…
2. Collecter les données d’activité
Chaque donnée collectée pour le bilan carbone doit être précise, traçable et exprimée dans des unités compatibles avec les facteurs d’émission. Elles incluent :
- Les consommations d’énergie : électricité, gaz, carburant
- Les déplacements professionnels : véhicules, avions, trains
- Les volumes d’achats : matières premières, équipements
- La production de déchets et leur traitement
- Les prestations de services externes.
3. Convertir les données en équivalent CO₂
Les données doivent être transformées en émissions de gaz à effet de serre à l’aide de facteurs d’émission. Ce sont des coefficients qui permettent de calculer, pour chaque activité, son impact climatique en kilogrammes ou tonnes équivalent CO₂. Vous pouvez utiliser des bases reconnues, comme la Base Empreinte® de l’ADEME. Pour que votre bilan carbone soit pertinent, utilisez des sources à jour et adaptées à votre contexte géographique et sectoriel.
4. Restituer le bilan carbone et définir une feuille de route
Les résultats sont synthétisés dans un rapport de bilan carbone, destiné à être partagé en interne, et parfois en externe. L’analyse des résultats permet de visualiser la répartition des émissions et de mettre en évidence les postes, activités ou scopes les plus émetteurs.
Sur cette base, l’entreprise peut élaborer une stratégie climat plus large à l’aide d’un plan d’actions, en priorisant les leviers de réduction les plus efficaces. L’analyse peut également inclure des comparaisons temporelles ou géographiques, afin de suivre l’évolution du bilan carbone.
Bien que cette démarche puisse être conduite en interne, de nombreuses entreprises choisissent de se faire accompagner par un cabinet spécialisé afin de garantir la qualité et la fiabilité du bilan carbone.
Comment réduire efficacement son empreinte carbone ?
Une fois le bilan carbone réalisé, l’objectif est de réduire ses émissions en passant par des actions ciblées telles que :
- L’optimisation énergétique des bâtiments : isolation, éclairage, chauffage
- La mobilité durable : véhicules électriques, télétravail
- L’éco-conception des produits sont autant de leviers efficaces.
- Des achats responsables : fournisseurs engagés, circuits courts et matériaux recyclés
- La sensibilisation des collaborateurs : gestes simples au quotidien, investissement dans des projets de compensation carbone (reforestation, énergies renouvelables).
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