Le DAF, gardien de la performance globale
Les dérèglements naturels, sanitaires et environnementaux placent les entreprises en risque dans leur fonctionnement et parfois dans leur activité. Le DAF doit envisager sa mission dans une perspective globale et aider chaque métier à optimiser les processus opérationnels de son périmètre pour développer la capacité de résilience globale de l’organisation.
Sans faire à la place des fonctions opérationnelles, le DAF se fait ainsi le promoteur d’une transformation de l’entreprise qui est d’abord culturelle. Concrètement, le Directeur Financier fait bouger les lignes en agissant successivement sur trois leviers :
- La diffusion d’une culture du risque, pour anticiper les menaces
- La promotion de bonnes pratiques, pour réagir face aux crises avérées
- La définition de principes d’action de long terme, pour diminuer la pression
Le DAF s’est imposé comme le promoteur déterminé de l’adaptation globale des organisations aux nouveaux défis. Il a su dépasser sa fonction et entraîner les autres métiers dans une réinvention du fonctionnement collectif.
D’autres articles de Sage Advice sont à lire pour prendre la mesure du rôle de premier plan endossé par le DAF dans la transformation des entreprises :
- DAF : un pilotage de la performance plus efficace grâce aux outils digitaux
- Dompteur de données, le nouveau rôle du DAF
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- La fonction finance sponsor des succès de l’entreprise
- Le DAF, parrain de l’intelligence collective
Animer l’acquisition d’une culture du risque
Les équipes finance sont attendues sur deux formes de vigilance. D’abord, la réactivité financière, qui repose fortement sur la capacité du DAF à mobiliser l’intelligence collective autour d’indicateurs partagés. Ensuite, la construction d’une entreprise plus robuste, qui s’appuie sur l’optimisation coordonnée des processus opérationnels de l’entreprise. Avec toujours le DAF en chef d’orchestre. C’est cette deuxième forme de vigilance qui est envisagée dans le présent article.
Le premier levier pour construire cette entreprise plus robuste est donc l’acquisition collective d’une culture du risque. C’est-à-dire une perception commune des menaces et du risque environnemental induit par les principales options stratégiques ouvertes à l’entreprise.
C’est pourquoi le DAF gardien de la performance globale est d’abord un DAF pédagogue, attentif à aider les métiers à mettre de l’intelligence dans leurs processus. Pour les fonctions opérationnelles, acquérir les moyens de détecter plus rapidement les écarts de performance et de démêler plus finement les causes et les effets est la première étape de leur révolution culturelle.
Le DAF est le mieux placé pour coordonner cette transformation en raison de son savoir-faire pour donner du sens aux chiffres. Le sens, c’est-à-dire à la fois la signification concrète de chaque donnée mais aussi l’interprétation globale des indicateurs partagés. Le sens de chaque action mais aussi le sens dans lequel on avance tous ensemble.
Promouvoir les leviers d’agilité
Développer une capacité collective à percevoir et à interpréter les menaces est donc le premier pas dans la construction d’une organisation plus solide face aux risques portés par son environnement. Mais la lucidité serait stérile sans une capacité de réaction pertinente dans sa conception et coordonnée dans son exécution.
C’est pourquoi, chez le DAF, la pédagogie de l’action accompagne le renforcement de la sensibilité de l’organisation. Le Directeur Financier dépasse son périmètre fonctionnel pour aider les métiers dans leur quête d’efficacité opérationnelle.
C’est-à-dire :
- Dans l’accélération de la prise de décision
- Dans la réduction des délais d’intervention
- Dans l’amélioration de la qualité des traitements.
Le rôle du DAF est ici de promouvoir la simplification et l’automatisation des processus. D’une certaine façon, il aide les métiers à connecter un cerveau (capacité à agir vite et bien) au système nerveux dont ils se sont dotés (les indicateurs). C’est de ce point de vue que l’on peut affirmer que le Directeur Financier est le gardien de la performance globale.
Par exemple, Ermewa, acteur majeur de la location de wagons de fret ferroviaire, est évidemment particulièrement sensible aux facteurs d’interruption du trafic, susceptibles d’immobiliser durablement ses wagons. Si l’entreprise ne peut éviter à une crue soudaine d’emporter un pont ou à un incendie de couper une ligne, elle s’est donné les moyens de détecter en temps réel toute anomalie affectant la circulation ou l’intégrité de ses wagons. L’IoT¹ couplé avec son ERP donne ainsi à Ermewa une longueur d’avance pour intervenir au plus vite selon des scénarios préétablis, préserver au mieux les intérêts de ses clients et optimiser la rotation des wagons.
Réconcilier RSE et efficacité économique
Acteur du temps long, le DAF est enfin capable d’initier une réflexion d’entreprise qui ajoute la légèreté à l’agilité. Ou, pour dire les choses autrement, de faire le lien entre les initiatives de digitalisation des processus opérationnels et l’agenda RSE de l’organisation.
Si j‘évite les défauts, préviens les pannes, réduis les transports et recycle mes sous-produits, je suis non seulement plus averti et plus économe. Mais aussi plus serein. C’est un cercle vertueux.
Par exemple, quand Adelya, champion français dans l’hygiène et la désinfection BtoB depuis 32 ans, installe des armoires connectées chez ses 15 000 clients, il va beaucoup plus loin que l’efficacité opérationnelle. En supprimant 90 % du transport et en aidant les équipes de propreté à consommer durablement, Adelya fait mieux que réduire les risques d’environnement. L’entreprise diminue la pression de l’environnement en réduisant son empreinte carbone.
Le même principe s’applique évidemment aux usines de production. Le juste-à-temps industriel, avec ce qu’il implique comme réglages fins et comme synchronisation au sein de la chaîne de valeur, a vocation à devenir un juste-à-temps raisonné. C’est-à-dire qu’à l’efficacité vient s’ajouter la prise en compte des critères non financiers. Je suis efficace et c’est bon pour la planète !
En conclusion, l’entreprise confrontée à la multiplication des risques d’environnement gagne à anticiper, à réagir de façon cohérente et à s’engager pour diminuer progressivement la pression autour d’elle.
Parce qu’il dispose d’une vision transversale du fonctionnement de l’entreprise et parce qu’il possède une légitimité à accompagner chaque métier dans l’optimisation du pilotage de ses processus, le DAF est le mieux placé pour animer la transformation que cela nécessite.
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