Digitalisation & Tendances

Savoir s’entourer et être bien conseillé(e) pour lancer sa TPE

Valerie-Bayaert

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Savoir s’entourer et être bien conseillé(e) est essentiel pour lancer sa TPE. L’entrepreneur doit anticiper au mieux ce qui l’attend afin de sécuriser ce lancement et mettre toutes les chances de son côté. Notre invitée, Experte-Comptable de Solution Entreprises, nous donne ses conseils pour permettre à l’entrepreneur de mieux lancer sa TPE.

Entretien mené par Patrick Russo, journaliste

 

Faire une mini étude de marché avant de se lancer

Patrick Russo :
Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de conseils d’Experts-Comptables. Le podcast de Sage durant lequel nous accueillons un expert-comptable qui vient nous donner ses conseils en réponse à une question précise d’un dirigeant de TPE. Conseil partagé également pour vous autres experts-comptables. Aujourd’hui nous avons avec nous Valérie Beyaert, qui est expert-comptable à Esbly, en région parisienne.

Valérie, nous avons aujourd’hui une question de Pierre qui est à Dijon. Pierre nous dit je lance ma petite entreprise, quel conseil avez-vous à me donner ? Un premier conseil pour commencer ?

Valérie Beyaert :
Alors le premier conseil, c’est de ne pas se lancer sans avoir fait au moins une mini étude de marché. On a toujours l’impression quand on veut monter une entreprise que ce qu’on va vendre comme service ou comme produit ça va être révolutionnaire. Autour de nous, nos amis, notre famille … disent mais c’est super, moi je vais t’en acheter ! Avec l’expérience on se rend bien compte qu’entre les gens qui disent oui, moi je t’en achèterai et les gens qui le font vraiment, il y a un gap énorme.

Donc avant de se lancer, faire une étude de marché. On peut la faire soi-même, par exemple pour lancer un commerce dans une rue, il faut aller voir s’il y a du passage dans cette rue. On se met à l’angle de la rue, on compte les gens, on y va à plusieurs heures différentes. Voilà, on n’est pas obligé de payer une étude de marché qui va coûter très cher. Aussi regarder sur Internet, s’il y a déjà des gens qui font la même chose, voir si ça marche etc. Ne pas se lancer à l’aveugle comme ça, bien qu’il y ait la micro-entreprise qui permette de ne pas engager de coûts au départ pour tester son activité, ça peut être très bien aussi. Vous vous lancez en micro-entreprise, vous testez votre activité six mois, neuf mois, un an. Si ça marche, alors là vous lancez votre entreprise.

 

Comment être bien conseillé(e) dès le départ

Patrick Russo :
Au quotidien comment ça se passe ? Quels conseils donneriez-vous pour finalement éviter tous les écueils et réussir ?

Valérie Beyaert :
Alors évidemment je vais prêcher pour ma paroisse, mais le meilleur conseil que je peux donner c’est d’être bien entouré(e). Évidemment je parle d’être accompagné(e) par un expert-comptable. Bien-sûr les avocats sont capables aussi de faire des statuts d’entreprise. Mais l’avantage que nous avons, nous, experts-comptables, c’est que dans nos études en fait, on a une formation transversale, c’est à dire qu’on va avoir la comptabilité, la fiscalité, le droit social, le droit des affaires. On va avoir tout ce qui touche à l’entreprise, y compris le management, alors qu’un avocat est quand même très spécialisé dans le juridique.

Il faut savoir qu’en France c’est le statut juridique de l’entreprise qui va influer sur le statut social du dirigeant, donc c’est très important d’avoir quelqu’un qui vous permet d’être bien conseillé(e) et qui a une vue d’ensemble. Parce que faire des statuts copiés collés sur internet, tout le monde peut le faire. Mais il faut savoir qu’il y a vraiment possibilité d’optimiser énormément de choses en rédigeant bien des statuts. Et à l’inverse il y a possibilité de faire de grosses erreurs dans les statuts qui après vous pénaliseront toute votre vie. Qui peuvent faire que votre entreprise ne soit plus votre entreprise à terme, ou si les statuts sont mal rédigés, vous pouvez perdre des parts, ça peut être très grave. Donc c’est vraiment quelque chose à faire au départ, il ne faut pas lésiner à mettre un petit peu d’argent pour avoir un vrai conseil.

Patrick Russo :
Comment les accompagnez-vous sur la durée en termes de conseil au lancement et dans la continuité de leur activité ?

Valérie Beyaert :
Alors on les reçoit et évidemment au départ on écoute leur projet. On essaye aussi de les pousser à faire un business plan, parce qu’évidemment l’idée peut être bonne, mais le but du jeu, c’est quand même que l’entrepreneur arrive à vivre de son activité. Donc, avant de se lancer et de dépenser de l’argent, il faut voir si le projet est viable et si le salaire qu’il vise est vraiment réalisable avec le chiffre d’affaires qu’il envisage et avec les charges qu’il envisage.

Et c’est pareil, il n’est pas obligé de dépenser de l’argent, un business plan, c’est de la logique. Il regarde à peu près quel chiffre d’affaires il va faire, combien il vend de l’heure et à combien de clients … il va pouvoir estimer combien il dépense. C’est un tableau Excel, il n’y a pas besoin d’être expert-comptable pour faire un business plan de base. Mais déjà, il va voir si à la fin il lui reste de l’argent ou pas. Après évidemment, il y a des techniques comptables qui font que ça va changer un peu le résultat, mais dans le principe, il faut qu’il voie si son activité est rentable. Une fois qu’il a vu ça, et qu’on part ensemble, quand on fait les premiers rendez-vous de conseils, on le conseille sur le choix de la société mais par rapport à lui, par rapport à un moment T. Et il faut faire très attention à ce qu’on entend par exemple « Oui on m’a dit que la SAS c’était mieux ». La SAS ce n’est pas mieux, ça dépend de ce que vous avez déjà, de ce que vous voulez faire, de vos projets, de votre vie actuelle.

Ça dépend de tellement de choses, donc il faut vraiment se méfier des conseils des autres. Il faut vraiment aller voir quelqu’un, lui expliquer sa situation à soi et que les conseils soient vraiment adaptés à sa situation au moment T. Après évidemment, ça peut évoluer. Nous, au départ, on fait des prix bas de tenue de comptabilité, parce que le but du jeu évidemment, c’est que la société arrive à grandir. On sait que les premières années sont souvent les plus dures, parce que l’argent ne rentre pas au début et qu’il faut quand même en sortir. Nous, on essaye de faire des forfaits de comptabilité pas très élevés au départ. Le but du jeu étant évidemment que notre client se développe, qu’il devienne une plus grosse entreprise pour pouvoir continuer à travailler avec lui et lui vendre plus de services.

 

Être accompagné(e) pour prendre les bonnes décisions

Patrick Russo :
Finalement, vous avez un rôle stratégique quelque part parce qu’on est vraiment dans la base même de la stratégie de l’entreprise. Comment finalement elle va asseoir sa création pour pouvoir durer.

Valérie Beyaert :
Exactement. On ne va pas prendre les décisions stratégiques à la place de l’entrepreneur évidemment, mais on va le conseiller sur ce qu’on a déjà vu aussi parce qu’on a beaucoup d’expérience. On a beaucoup de TPE dans nos portefeuilles, des gens qui se sont lancés et qui ont réussi ou qui n’ont pas réussi. Donc on va leur donner des exemples, on va leur expliquer comment ça peut se passer, comment il faut faire pour que ça se passe bien. Ce qu’il faut mettre en place pour que ça se passe bien. Et on va essayer d’être à l’écoute du client, savoir comment on peut le plus possible le soulager et surtout instaurer cette relation en fait où il ne va pas hésiter à nous appeler.

Moi je dis toujours à mes clients, je préfère que vous m’appeliez, ça va durer deux minutes parce que je vais savoir répondre à votre question, plutôt que vous cherchiez sur internet. Vous allez avoir une réponse à droite, une réponse à gauche. Par exemple pour les leasings, souvent les clients demandent est-ce que je peux avoir un leasing, une LOA, est-ce que j’achète en propre, est-ce que je fais des frais kilométriques, et ils vont prendre une décision sans nous en informer. Et derrière on va leur dire, oui mais alors là vous avez pris ça comme décision, vous avez pris une voiture en leasing, mais il y a la TVA à payer, vous avez un malus… Ça l’entrepreneur, personne ne va lui dire au départ, alors que s’il nous appelle, et bien nous, on connaît déjà sa situation, on sait l’activité qu’il a, on sait les charges et les taxes qu’il va y avoir derrière, donc on va pouvoir lui dire pour vous le mieux c’est ça.

Donc on essaye d’instaurer cet automatisme où les clients au lieu d’aller chercher à droite et à gauche les informations, ils se disent, je vais appeler mon expert-comptable, il va me répondre et au moins je serai soulagé(e).
Je sais qu’il connaît mon dossier et va choisir la meilleure option pour moi.

 

Le digital et les solutions en mode SaaS adaptées à ses besoins

Patrick Russo :
Dans cette relation au quotidien avec un entrepreneur qui vient de se lancer, quelle est la solution digitale que vous conseilleriez en premier ?

Valérie Beyaert :
Aujourd’hui le digital a bien avancé et on peut vraiment automatiser énormément de collectes de données, il n’y en a pas une qui va être mieux que l’autre. Après il faut vraiment que ce soit adapté à l’entrepreneur, donc il faut que lui, il essaye les solutions. Nous, on en met à disposition, il les essaye pendant un mois gratuitement, si ça lui convient et bien il prend, si ça ne lui convient pas, il y en a plein sur le marché qui sont gratuites ou payantes. Évidemment, moi je conseille toutes les solutions en SaaS parce que ça permet d’avoir une sauvegarde automatique, de pouvoir y accéder quand on veut et d’où l’on veut.

J’ai encore des entrepreneurs qui font leurs factures sur Word ou sur Excel et on a l’impression qu’on fait une économie parce qu’on n’a pas le logiciel à payer. C’est peut-être 20 ou 30 euros par mois, oui j’ai gagné 300 euros sur l’année se dit-il. Sauf que quand vous vous rendez compte que finalement vous avez écrasé la facture Word numéro 372 par une autre et que vous êtes incapable de la retrouver, ou que vous avez perdu vos sauvegardes, ou que vous ne savez pas qui vous a payé ou pas payé, finalement je pense qu’il ne faut pas hésiter à investir au départ dans un logiciel. En tout cas pour faire des factures et qui suit les règlements, et où tout est dans le même logiciel. On a l’impression que ça a un coût mais finalement c’est un vrai investissement parce que vous gagnez beaucoup plus que ce que ça vous a coûté, en sérénité et en temps.

Patrick Russo :
Très bon conseil pour terminer. Merci beaucoup Valérie.

Et à très bientôt pour un autre podcast conseils d’experts-comptables, le podcast de Sage.

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Initialement publié le 19 avril 2021. Dernière mise à jour le 17 mai 2022