L’intelligence numérique au service de l’intelligence humaine
À l’occasion d’une conférence de L’Obs, Romain Jacquier explique en quoi l'intelligence numérique est une intelligence additionnelle pour les entreprises.
«Peut-on avoir confiance dans l’intelligence numérique ? » C’était l’objet d’une conférence organisée par L’Obs en décembre dernier. Pour répondre à cette question, plusieurs spécialistes du sujet sont intervenus, dont Romain Jacquier, Senior Director of Product Management chez Sage. L’occasion de mieux comprendre en quoi l’intelligence numérique, qui n’est en réalité qu’un simple outil, peut véritablement se mettre au service de l’intelligence humaine.
L’e-facturation, prémisse de la dématérialisation des flux
Au-delà de l’intelligence numérique, Romain Jacquier rappelle lors cette conférence de L’Obs une nouvelle réglementation, constituant un tournant pour les entreprises : la TVA à l’ère du digital. « D’ici 2026-2027, toutes les entreprises assujetties à la TVA vont être dans l’obligation d’émettre et de recevoir des factures au format dématérialisé ». Cela leur imposera de transmettre leurs factures avec un socle minimal de données dans un format structuré. Pour cela, deux solutions principales : utiliser la future plateforme publique développée par l’État ou une plateforme dématérialisée partenaire (PDP).
De par son importance, cette évolution est « comparable à l’informatisation de la comptabilité il y a 40 ans ». Toutefois, la facturation électronique n’est que la partie émergée de l’iceberg. En effet, nous allons nous inscrire dans une démarche de dématérialisation de l’ensemble des flux et de l’écosystème des entreprises. Les échanges avec les clients, les fournisseurs, mais aussi la banque, l’administration fiscale ou encore les experts comptables vont bientôt être intégralement dématérialisés : « il n’y aura plus de papier, plus de documents PDF, ni même d’e-mails » présage notre directeur de produits.
Une digitalisation totale grâce à l’IA
Cette révolution des pratiques va permettre d’accélérer encore un peu plus la transformation numérique des entreprises. Pour Romain Jacquier, « l’IA arrive d’ailleurs au bon moment car elle va permettre de finaliser cette digitalisation dont on entend parler depuis longtemps ». En effet, la plateforme Sage Network, candidate pour devenir une PDP, la plateforme – capitalisant sur plusieurs fonctions d’intelligence numérique – proposera « une expérience totalement digitale aux entreprises ».
En plus de dématérialiser les factures, permettant aux entreprises de respecter la future réglementation, Sage Network sera ouverte : elle permettra à des partenaires sélectionnés d’adjoindre de nombreux services, reposant par exemple sur l’IA (automatisation, Business Intelligence, Machine Learning, etc.). Romain Jacquier en est persuadé : « les entreprises sont matures sur le sujet, elles ont débuté leur digitalisation » et sont prêtes à aller encore plus loin avec l’intelligence numérique.
La question de la sécurité des données
Toutefois, l’intelligence artificielle – et plus globalement la digitalisation des process – pose la question de la sécurité des données. « Cela fait 40 ans que nos entreprises clientes nous confient leurs données», un gage de confiance, a rappelé Romain à l’occasion de la conférence. En effet, devenir une PDP exige des plateformes privées de respecter de nombreuses obligations et des spécifications de haut niveau.
Si Sage Network est labélisé ISO 27001, portant sur la sécurité des systèmes d’information, la plateforme ajoute par exemple un standard SecNumCloud, soit « ce qu’il se fait de plus contraignant en termes de sécurité des données ». Les PDP devront aussi garantir que les données restent en permanence au sein de l’Union européenne, que ce soit pour leur localisation, leur transfert ou leur accès. Bien qu’elles soient imposées aux candidats PDP, ces contraintes sont « bénéfiques pour nos clients qui peuvent nous confier leurs données en toute confiance ».
L’intelligence numérique : un outil de montée en compétences
L’automatisation des tâches à faible valeur ajoutée
Pour beaucoup, l’intelligence artificielle pourrait remplacer de nombreux travailleurs, notamment dans le domaine de la gestion. Certes, « les métiers de comptable, d’assistant comptable ou encore de gestionnaire vont évoluer » confirme Romain Jacquier, qui estime « qu’il y a davantage de bénéfices que de risques ».
Il faut dire que l’IA offre un premier usage très intéressant : l’automatisation des tâches à faible valeur ajoutée. C’est notamment le cas des professions comptables, qui réalisent de nombreuses actions de ressaisie. L’intelligence artificielle permet ainsi d’automatiser ces tâches basiques et répétitives. Cela permet « à ces mêmes utilisateurs, non pas de perdre leur métier, mais d’évoluer vers des tâches à plus forte valeur ajoutée, de conseil ou d’analyse » par exemple.
Une meilleure fiabilisation des données
Dans le même temps, l’intelligence numérique permet d’offrir une meilleure fiabilisation des données : il s’agit de l’ensemble des processus visant à vérifier l’intégrité, la conformité et la consolidation des données, mais aussi à actualiser les informations collectées, afin de garantir la qualité des données finales.
« Lorsque l’on traite avec des fournisseurs et des clients, l’IA peut analyser à grande échelle les performances, la solvabilité et la capacité à payer en temps et en heure » de ces tiers. Mais elle fiabilise également les données et leurs sources, notamment pour s’assurer qu’une facture reçue est conforme.
Intelligence numérique : un levier de prise de décisions
Mais surtout, l’intelligence numérique constitue de « l’intelligence additionnelle pour les entreprises ». Comment ? Elle est capable d’analyser de très grands volumes de données, permettant aux professionnels de bénéficier de directions, de tendances ou encore de comparatifs, notamment pour mieux connaître leur santé financière.
L’intelligence numérique va ainsi aider à la prise de décision et accompagner les utilisateurs, notamment de nos solutions de gestion, sur des tâches complexes. Pour boucler la boucle, Romain Jacquier rappelle l’importance de ne pas avoir peur de l’IA car il ne s’agit, après tout, que d’un outil. Cette technologie ne va d’ailleurs « pas remplacer les métiers de la gestion, mais au contraire les élever ». Et n’ayons pas peur de le dire : avoir confiance en l’IA, c’est d’abord nous faire confiance à nous-mêmes.
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