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Single-tenant ou multi-tenant : que choisir ?

Single-tenant ou multi-tenant : que choisir ?

Single-tenant ou multi-tenant ? La question se pose dès lors que vous investissez dans des logiciels en mode SaaS et que vous mettez le doigt dans l’univers du Cloud computing. C’est votre fournisseur, éditeur de logiciels, qui aura au préalable fait le choix d’un type d’architecture, certains éditeurs vous proposant de choisir entre les deux. L’objectif de cet article est de vous expliquer ce qui différencie ces deux modèles et de vous permettre d’y voir clair afin de faire le bon choix en tant que client.

Single-tenant ou multi-tenant : qu’est-ce que c’est ?

Pour cerner les enjeux du single-tenant ou multi-tenant, il est nécessaire de bien comprendre ce qu’est un logiciel en mode SaaS (Software as a Service). Le SaaS désigne un mode de commercialisation des logiciels hébergés dans le Cloud, sur des serveurs externes. L’entreprise paie non pas une licence (comme c’est le cas dans le mode On-Premise) mais un abonnement. Accessibles via un simple navigateur Internet, depuis n’importe quel endroit et n’importe quel terminal fixe ou mobile (c’est la fameux concept d’ATAWAD (Any Time, Any Where, Any Device), les logiciels sont donc beaucoup plus facilement mis en œuvre par les utilisateurs, notamment en situation de mobilité.
Dans le SaaS, le choix de l’infrastructure mise à disposition par votre fournisseur est clé.

Le single-tenant

Par single-tenant, que l’on pourrait traduire par « locataire unique », on désigne une application qui sert un seul client. Autrement dit, à chaque client correspond une application dédiée, un peu comme dans une résidence dont le bailleur offrirait une maison particulière à chacun de ses locataires. Vous êtes donc, vous, client, l’unique utilisateur de votre logiciel et vos données sont bien séparées de celles des autres clients du même éditeur. Vous possédez d’ailleurs votre propre base de données et votre propre serveur d’application.

Le Multi-tenant

Dans ce cas, les ressources sont mutualisées entre plusieurs clients, un peu comme si vous étiez l’un des nombreux locataires d’un immeuble collectif possédant des parties et des infrastructures communes. Et de même que les différents locataires d’un même immeuble prennent, par exemple, le même ascenseur et s’en partagent les frais de maintenance, les « tenants » d’une telle architecture informatique utilisent, en fait, les mêmes infrastructures.

Single-tenant ou multi-tenant : que choisir ?

Il n’y a pas de solution meilleure que l’autre, mais à chaque profil d’entreprise correspond une réponse adaptée. Le plus souvent, le multi-tenant est l’architecture privilégiée des PME et PMI, tandis que les grands comptes optent souvent pour le single-tenant. Mais ce n’est pas systématique ! Nous vous expliquons, point par point, les avantages et inconvénients de chaque type d’architecture.

Du point de vue de la sécurité

Du point de vue sécuritaire, les deux systèmes se valent même si les organisations sont radicalement différentes.

Dans le cas d’une architecture single-tenant, vos données sont bien séparées de celles des autres clients de l’éditeur.
A chaque « tenant » (client) sa propre « maison », ou plutôt, en l’occurrence, son propre entrepôt de données. De même, les serveurs applicatifs et même l’infrastructure réseaux sont totalement isolés. Certains dirigeants d’entreprise, parce qu’ils possèdent des données particulièrement sensibles ou parce qu’ils sont philosophiquement attachés à la notion de « chacun chez soi », privilégieront le single tenant pour cette raison. D’ailleurs, il faut savoir que les tentatives de vols de données, dans ce type d’architecture, sont plus rares car le butin est moins alléchant aux yeux des pirates !

A contrario, dans le cas d’une architecture multi-tenant, vos données et celles des autres entreprises clientes sont hébergées dans le même entrepôt.
Bien entendu, votre fournisseur veillera de façon extrêmement rigoureuse à l’étanchéité des bases pour que vos données ne soient jamais accessibles à une autre entreprise. L’éditeur de logiciels vous communiquera un protocole strict d’accès aux données, via un système de filtrage par identifiant, qui garantira votre sécurité et celle des autres tenants.

Du point de vue de la flexibilité

La flexibilité d’un système informatique peut revêtir deux formes :

  • La capacité de personnalisation :
    De ce point de vue, le single-tenant tient la corde ! L’application étant la vôtre, vous pourrez la personnaliser à loisir (fonctionnalités dédiées, mises à jour planifiées…).
  • La scalabilité :
    La scalabilité, ou extensibilité, peut se définir comme la capacité de votre système informatique à supporter d’importantes fluctuations de niveaux de charge tout en gardant un niveau constant de performance. Et là encore, le single-tenant a tendance à prendre l’avantage. En single-tenant, il est facile de demander à votre éditeur de logiciel de vous allouer davantage de mémoire ou de capacité de stockage, ce qu’il fera quasi instantanément.

Du point de vue du coût et de la facilité d’usage

Reste que le multi-tenant est intéressant à plusieurs points de vue :

  • Le ticket d’entrée est plus faible, les coûts de mise en place et de maintenance étant mutualisés entre de multiples clients utilisateurs.
  • Sa mise en place est quasi instantanée. L’éditeur n’ayant pas mettre en place d’infrastructure dédiée pour votre entreprise, quelques heures lui suffiront à vous donner accès au(x) logiciel(s).
  • Les mises à jour sont automatiques. Faites par l’éditeur, elles profitent à l’ensemble des clients.

Au final, le multi-tenant est une excellente porte d’entrée vers le Cloud et l’utilisation de logiciels en mode SaaS, pour des PME, voire des TPE, qui n’ont pas forcément les moyens d’accéder au single-tenant. A contrario, si vous souhaitez une installation sur-mesure et la garantie d’une parfaite étanchéité de vos bases de données, et que vous êtes prêt à en payer le prix, alors le single-tenant est fait pour vous.

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10 idées reçues sur le Cloud

Et comment s’en débarrasser…

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