Saison 1 : Recruter et fidéliser les meilleurs éléments
Le management… la clé de tout, enfin !
Nous vivons une période de grandes mutations dans notre relation au travail. L’année dernière, selon la DARES (service des statistiques du ministère du Travail), le nombre de démission a augmenté de 20%1, et selon une étude de l’IFOP2 sortie en 2022, 45% des 2 000 salariés interrogés disent se lever le matin seulement pour le salaire, et 58% des français seraient prêts à arrêter de travailler s’ils gagnaient un revenu égal en ne faisant rien ; d’où l’émergence du phénomène « Quiet Quitting ».
« Je rencontre chaque jour des dirigeants et des dirigeantes qui semblent surpris de ce qui se passe, et pourtant, travaillant sur le bien-être au travail et le management depuis des années, toutes les prémisses de ces tendances étaient là avant la pandémie. »
Ce qui s’est passé ? Une pandémie bien entendu, mais également la baisse du chômage qui a mis sous tension un nombre grandissant de métiers. Eh oui, recruter et fidéliser devient de plus en plus difficile. Après une période de plus de 30 ans de chômage de masse, le mot de « plein emploi » n’est plus tabou. Il est même une réalité pour les diplômés de moins de 40 ans !
Alors, forcément, quand on passe d’un monde dans lequel un manager pouvait se permettre de dire à un collaborateur ou une collaboratrice « dis donc, si tu n’es pas contente, il y en a 10 qui veulent ton boulot » à un monde où un salarié peut se permettre de dire « dis, la prochaine fois que tu organises une réunion un vendredi à 19 h 00, n’oublie pas qu’il y a 10 boites qui veulent me recruter » … cela suppose quelques changements et le changement principal, c’est le management de proximité.
Du management pyramidal au mangement de proximité
Au revoir le management pyramidal, descendant et froid. Il y a plus de 15 ans, Richard Branson, le fondateur du Groupe Virgin, disait déjà que « si vous voulez que vos salariés prennent soin de votre entreprise, vous devez prendre soin de vos salariés », et qui de mieux placé que le manager de proximité pour en être le garant ?
Mais rien de nouveau finalement. Quand nous regardons l’histoire d’un groupe comme Michelin qui, dès sa création au 19ème siècle a été précurseur en inventant un mot devenu d’un autre temps, mais précurseur du management bienveillant : le management paternaliste qui faisait en sorte que les ouvriers ne manquent de rien, à une époque où ils manquaient souvent de tout !
La règle absolue ? Finalement, ce n’est pas un changement radical, ni une transformation complexe. Chaque manager devrait avoir cette phrase toute simple à l’esprit dès qu’il ou elle agit : ne jamais faire ou dire à un membre de son équipe quelque chose que l’on n’aimerait pas que notre manager nous fasse, c’est aussi simple que cela.
Plus d’une démission sur deux est due au management. On quitte un manager, pas un travail alors que tout cela n’est qu’affaire de bon sens. Et aujourd’hui, ce ne sont plus les entreprises qui recrutent, ce sont les candidats qui choisissent une entreprise… un manager.
La dirigeante d’un grand cabinet de recrutement me disait récemment qu’un grand nombre de mission échouait à cause du dernier entretien avec le potentiel futur manager qui expliquait à quel point la vie professionnelle était beaucoup plus importante que la vie personnelle.
Les changements que doivent opérer les managers n’ont rien de complexe et, par ailleurs, ils sont enthousiasmants puisque qu’orienté vers un mieux vivre ensemble et, surtout… un mieux vivre individuel.
Faut-il s’en inquiéter ? Non, bien sûr que non, il faut s’en réjouir, ne serait-ce que pour les jeunes générations qui ont compris que c’est leur vie professionnelle qui doit s’adapter à leur vie personnelle, pas l’inverse comme le croyait leurs parents.
Le changement est radical, mais il est nécessaire… il est incontournable. La clé de toutes les problématiques RH actuelles est le management. Il y a quelques années, lorsque j’ai théorisé le concept de management bienveillant, la France connaissait toujours le chômage de masse et ce concept faisait sourire un certain nombre de dirigeants qui ne comprenaient pas pourquoi il fallait être bienveillant alors qu’il n’y avait aucun problème pour recruter ou fidéliser… Oui, le raisonnement était profondément cynique.
Aujourd’hui, quel salarié voudrait travailler avec un manager qui ne lui fait pas confiance, qui pense qu’il regarde Netflix lorsqu’il télétravaille, qui ne lui donne aucun droit à l’erreur ? Qui voudrait travailler avec un manager malveillant ? Eh bien si les salariés ont le choix… à votre avis ?
1La France vit-elle une « Grande démission » ?
2Enquête sur l’implication professionnelle des français et leur perception de la valeur travail
Ces articles peuvent également vous intéresser :