Santé au travail : des évolutions majeures à venir
Le 17 février dernier, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi visant à réformer la prévention en santé au travail, transposant ainsi l’accord national interprofessionnel (ANI) conclu par les partenaires sociaux en décembre. Bien que toutes les mesures voulues par l’ANI ne soient pas reprises en l’état, le texte, qui doit encore être approuvé […]
Santé au travail : un renforcement de la prévention en entreprise
En premier lieu, la loi renforce la prévention en matière de santé au travail, transformant le nom des « services de santé au travail » (SST) en « services de prévention et de santé au travail » (SPST). Leurs missions sont d’ailleurs étendues puisqu’ils seront désormais en charge des campagnes de dépistage et de vaccination. Les SPST devront également évaluer et prévenir les risques professionnels et entreprendre des actions afin de promouvoir la santé sur le lieu de travail, en rappelant, par exemple, l’importance d’une pratique sportive. L’enjeu ? Passer d’une politique de réparation à une véritable stratégie préventive, notamment dans le but de limiter le risque d’accident et de maladie professionnelle.
Dans la même optique, le texte prévoit la création d’un passeport prévention, au sein duquel figureront toutes les actions de formation sur la sécurité et la prévention que le travailleur a suivies, ainsi que les certifications obtenues. Ce document sera intégré au passeport d’orientation, de formation et de compétences, ce dernier devant être déployé pour tous les salariés au cours de l’année. Notons enfin que la définition du harcèlement sexuel au travail est alignée sur la définition pénale, toujours dans une volonté de mieux prévenir ce type de risque.
Santé au travail : une meilleure traçabilité des risques professionnels
Le texte de loi prévoit également un renforcement du DUERP (Document unique d’évaluation des risques professionnels). Il s’agit d’un document qui répertorie les différents risques professionnels auxquels peuvent être exposés les travailleurs durant leur carrière, qu’ils soient de nature physique, psycho-sociale ou encore en raison d’une exposition à des produits dangereux. À présent, toutes les versions du DUERP doivent être conservées, y compris s’il est mis à jour, notamment si le salarié venait à changer d’entreprise. Mais la principale nouveauté est ailleurs. Désormais, le DUERP devra être conservé au minimum durant 40 ans afin de pouvoir retracer plus efficacement les risques auxquels un salarié a pu être confronté, tout particulièrement car certaines maladies professionnelles peuvent se manifester après une très longue période.Une lutte contre la désinsertion professionnelle
Pour protéger les travailleurs, notamment les plus vulnérables, la proposition de loi prévoit qu’une cellule des SPST soit dorénavant dédiée à la prévention de la désinsertion professionnelle. Son rôle sera multiple :- sensibiliser les salariés sur le sujet ;
- identifier les situations individuelles à risque ;
- proposer des mesures pour adapter, aménager ou transformer les postes de travail.
Un suivi renforcé de la santé des travailleurs
Les salariés ne sont pas les seuls dont la santé sera suivie par les SPST. En effet :- les intérimaires ;
- les salariés des entreprises prestataires ou sous-traitantes ;
- les travailleurs indépendants ;
- les chefs d’entreprise TNS (travailleur non salarié) ;